Annick Leger accepts a medal at the Special Olympics Canada Summer Games, Vancouver 2014.
Annick Léger aux jeux nationaux en 2014.

Sa qualification pour les Jeux Olympiques spéciaux mondiaux de 2019 ne représente pas le plus grand défi qu’Annick Léger, 22 ans, a eu à relever durant sa jeune vie. Celui-là, c’est d’avoir survécu toute petite au cancer et de s’être remise des effets secondaires extrêmement éprouvants qui accompagnent le traitement.

Juste avant son troisième anniversaire, Annick a reçu un diagnostic de leucémie. Elle a dû subir trois longues années de chimiothérapie.

« C’était tellement difficile », confie Nancy, la mère d’Annick. « Elle était si petite. »

Le traitement a pris fin alors qu’Annick avait six ans, mais la fillette a dû réapprendre à marcher et à parler. Aujourd’hui encore, elle continue à travailler sur son élocution et son équilibre.

« La route a été longue », se rappelle Nancy. « Nous ne pouvions que nous croiser les doigts […] mais c’est une fille déterminée. »

La réadaptation d’Annick a commencé par de la physiothérapie et de l’orthophonie pour lui permettre de réapprendre les habiletés fondamentales. L’équilibre lui posait problème, en particulier au moment de descendre des escaliers; elle devait se tenir fermement à la rampe.

Nancy a découvert le programme d’Olympiques spéciaux à Mississauga, où elle vit avec sa famille, alors qu’Annick avait 10 ans. 
D’abord inscrite en soccer et en basketball, Annick a voulu essayer le patinage. Elle a pris trois ans à pouvoir mettre un patin devant l’autre sur la glace sans perdre l’équilibre.

« Je ne lui dis jamais qu’elle ne peut pas faire quelque chose », raconte Nancy. « Quand on les [les enfants] inscrit à Olympiques spéciaux, il n’y a pas de limites. Ils peuvent se développer encore, encore et encore. Et c’est ce qu’elle a pu faire, à son rythme à elle, dans un environnement favorable. »

Annick Leger
Annick Léger, d'Équipe OS Canada.

Annick s’est également mise à l’athlétisme, au curling, à la natation et enfin, à la gymnastique rythmique. C’est cette dernière discipline qui l’a le plus aidée du point de vue de l’équilibre : les escaliers ne l’intimident plus autant.

« Tout cet exercice, c’était une sorte de thérapie pour elle », explique Nancy. « Ça a rééduqué son cerveau, elle a retrouvé l’équilibre, elle a regagné bien des choses. Honnêtement, je ne sais pas ce que nous aurions fait si nous n’avions pas découvert Olympiques spéciaux. Je ne crois pas qu’elle se serait rendue aussi loin qu’elle l’a fait sans ça. »

Annick a étudié, mémorisé et répété ses programmes de gymnastique rythmique, ce qui l’a menée aux jeux provinciaux, aux jeux nationaux et pour finir, aux Jeux Olympiques spéciaux mondiaux Abou Dhabi 2019 le mois prochain.

Pour Annick, la route a été longue jusqu’au rétablissement; mais on a affaire à une boule d’optimisme.

« C’est un grand honneur [de m’être qualifiée pour les jeux mondiaux] après tous les efforts que j’y ai mis », se réjouit Annick. « C’est incroyable. Si je devais tout reprendre depuis mon enfance, je me dirais que c’est correct, que ça en vaut la peine.