En dépit de difficultés financières et d’un cancer, la famille Pedicelli du Québec reste fidèle aux Olympiques spéciaux

Dino et Susan Pedicelli.
Dino et Susan Pedicelli

La famille québécoise Pedicelli a vu les Olympiques spéciaux de LaSalle passer de trois athlètes à plus de 350 au cours des 40 dernières années.  

Susan Pedicelli a commencé à s’intéresser aux sports spéciaux en 1979, trois ans avant que les Olympiques spéciaux ne soient fondés au Québec.

Cette mère de trois enfants a une fille atteinte de graves déficiences physiques et intellectuelles. C'est pourquoi,  lorsque la défunte Noella Douglas – une autre bâtisseuse du mouvement responsable de l’arrivée des Olympiques spéciaux dans la province – lui a demandé de mettre sur pied des programmes dans la région, elle n’a pas hésité.  

Susan a commencé par deux programmes – athlétisme et natation – et depuis la région a pris de l’essor offrant actuellement 15 programmes, y compris un club d’athlétisme qui enseigne des habiletés motrices de base à des personnes de tout âge ayant des déficiences intellectuelles et physiques. Elle a également contribué à amener au Québec la « Course au flambeau des agents de la paix ». 

« Nous avons développé de nombreux programmes et nous sommes restés engagés à cause de ma fille Sandra », dit Susan 

Maintenant âgée de 55 ans et en fauteuil roulant, Sandra est toujours active et sociale, attitude que Susan attribue à sa participation aux Olympiques spéciaux.

« Mes amis et mes enfants ont mis la main à la pâte en raison de Sandra. Dans notre région, le mouvement a grandi à cause d’elle », dit-elle.

Le mari de Susan et son autre fille sont bénévoles, ainsi que ses nièces, neveux et petits-enfants. Son fils Dino a commencé à s'impliquer alors qu’il n’avait que 13 ans et il continue en tant qu’entraîneur, en plus d’aider avec la collecte de fonds et l’administration. C’est aussi là où il a rencontré sa femme, une autre entraîneuse sportive des Olympiques spéciaux.

« C’est un engagement à vie », dit Dino et il ajoute que de nombreux bénévoles locaux contribuent depuis aussi longtemps que lui.  « Ils sont comme notre famille élargie.

Pour célébrer la veille du Jour de l’an on a tout un groupe d’entraîneurs et de bénévoles avec nous. »

La maison de Susan sert également de siège des activités pour la région - ou « d’entrepôt » explique Dino. 

« À une époque, on ne pouvait même pas faire entrer une seule voiture dans le garage à cause de tout l’équipement, de tous les vêtements qui y étaient entreposés », dit-il.

La famille est restée engagée envers les Olympiques spéciaux en dépit de toutes les épreuves, tant au niveau de l’organisation qu’au niveau personnel.

Lorsque Olympiques spéciaux Québec a connu des difficultés financières au début des années 1990, Susan a téléphoné à Paul Martin, son député local et ministre des

Finances à l’époque. Peu après son appel, Olympiques spéciaux LaSalle a reçu un financement.

Et lorsque Susan a suivi un traitement pour un cancer ovarien – à deux reprises – elle « a continué à administrer le bureau depuis l’hôpital ».

Les Pedicellis seront à jamais une famille vouée aux Olympiques spéciaux.

« On peut être très fatigué... quand on voit ces grands sourires, on oublie tout — on oublie sa fatigue », dit Susan qui a reçu l’Ordre du Canada en 2005 pour toutes ses contributions au mouvement. 

« Je me fâche avec les parents plus que je ne me fâche avec les athlètes », ajoute-t-elle en riant.