CORRÉLATION ENTRE PARTICIPATION AUX PROGRAMMES D’OLYMPIQUES SPÉCIAUX ET RISQUE RÉDUIT DE DÉPRESSION CHEZ LES JEUNES ADULTES AYANT UNE DÉFICIENCE INTELLECTUELLE

 

Le 20 janvier 2023 - Toronto, ON

Dans le cadre d’une nouvelle étude, des chercheurs de la Faculté des sciences de la santé de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario ont examiné l’état dépressif de plus de 51 000 jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle ou développementale en Ontario entre 1995 et 2015.

Cette étude à long terme, menée auprès de la population et dirigée par la Dre Meghann Lloyd, de la Faculté des sciences de la santé de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario, est révolutionnaire dans la mesure où elle démontre une corrélation majeure entre l’activité physique inclusive et le taux de dépression.

L’étude, qui s’appuie sur une modélisation statistique des données d’inscription aux programmes d’Olympiques spéciaux et des données des dossiers médicaux administratifs conservés à l’ICES, a divisé les sujets en deux catégories : ceux qui avaient participé aux programmes d’Olympiques spéciaux et ceux qui n’y avaient pas participé. Les taux de diagnostic de dépression parmi les personnes de chaque groupe ont été calculés et comparés sur une période de 20 ans pour produire des résultats révélateurs :

 

les participants
aux programmes

d’Olympiques spéciaux

étaient

49%

moins susceptibles de

souffrir d’une dépression

que les non-participants.

Sur une période allant jusqu’à

20 ans,

le risque de dépression était de

9,49 pour 1 000

années-personnes

chez les participants aux programmes
d’Olympiques spéciaux contre

19,98 pour 1 000

années-personnes

chez les non-participants.

l’âge, le sexe,
le type de collectivité

(rurale ou urbaine),

la richesse
et la morbidité

des individus

n’ont pas influencé
les résultats de l’étude.

 

« Voilà des résultats fascinants pour l’équipe », déclare la Dre Meghann Lloyd, auteure et chercheuse principale à la Faculté des sciences de la santé de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario. « Cette étude fournit des preuves solides que la participation aux programmes d’Olympiques spéciaux a une incidence positive sur la santé mentale. Corollairement, les programmes d’activité physique communautaires, comme ceux d’Olympiques spéciaux, représentent potentiellement une excellente prescription sociale que les fournisseurs de soins de santé et les travailleurs sociaux peuvent ordonner aux jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle ou développementale pour favoriser leur santé mentale et leur bien-être. »

« Cette étude fournit des preuves solides que la participation aux programmes d’Olympiques spéciaux a une incidence positive sur la santé mentale. Corollairement, les programmes d’activité physique communautaires, comme ceux d’Olympiques spéciaux, représentent potentiellement une excellente prescription sociale que les fournisseurs de soins de santé et les travailleurs sociaux peuvent ordonner aux jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle ou développementale pour favoriser leur santé mentale et leur bien-être. »

Dr. Meghann Lloyd
Auteure et chercheuse principale
Faculté des sciences de la santé , L’Institut universitaire de technologie de l’Ontario

Il est prouvé que les jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle ou développementale sont plus susceptibles de souffrir de dépression que leurs pairs qui ne présentent pas de déficience et qu’ils ont tendance à avoir des niveaux d’activité physique plus faibles, en moyenne. Olympiques spéciaux offre aux jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle ou développementale une occasion unique d’accroître leur pratique de l’activité physique et de développer des compétences sociales en favorisant les amitiés. En comparant le taux de dépression chez les jeunes adultes ayant une déficience intellectuelle ou développementale participant aux programmes d’Olympiques spéciaux à celui des non-participants, la nouvelle étude a conclu que les participants à Olympiques spéciaux ayant une déficience intellectuelle ou développementale présentaient un taux de dépression nettement inférieur à celui des personnes ayant une déficience intellectuelle ou développementale qui ne participaient pas aux programmes d’Olympiques spéciaux. Le risque de dépression était en fait réduit de moitié.

« Cette recherche est une première au sein du mouvement Olympiques spéciaux et démontre clairement l’incidence positive de nos programmes sportifs communautaires sur nos athlètes », affirme Sharon Bollenbach, directrice générale d’Olympiques spéciaux Canada. « À Olympiques spéciaux, nous estimons que le sport a l’incroyable capacité de transformer des vies, de changer des attitudes et de rendre les collectivités plus fortes. Ces conclusions donnent encore plus de valeur à notre mission et renforcent notre approche visant à soutenir le bien-être physique et mental de nos athlètes. »

 

Lisez l'article original publié en
la revue Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology.

Lire rapport

 

Histoires d'impact

Fareed Champsi

Olympiques spéciaux Ontario

Fareed Champsi est un athlète d’Olympiques spéciaux depuis plus de 25 ans. Il mène une vie sociale très active et fait de la natation, du hockey intérieur, du curling et de l’athlétisme.

« Fareed mène une vie bien remplie. Il a noué de nombreuses amitiés et chacun de ses accomplissements nous remplit d’une grande fierté. Quand notre famille a entendu parler d’Olympiques spéciaux pour la première fois, nous traversions un moment des plus difficiles. En effet, je venais de perdre mon mari », confie Nermin, sa mère.

Alors que Fareed et son frère Aly pleuraient la perte de leur père et reconstruisaient leur vie, une connaissance de la famille leur a parlé d’Olympiques spéciaux. Ils ont donc décidé de participer au programme local de natation, Fareed en tant qu’athlète et Aly en tant qu’entraîneur. Au fur et à mesure que les deux frères plongeaient davantage dans leur sport et que leur mère assistait aux pratiques et aux compétitions de natation avec d’autres parents, ils se sont rendu compte qu’ils avaient trouvé une nouvelle communauté sur qui ils pouvaient compter.

« Olympiques spéciaux a fait partie de notre processus de guérison »

« Olympiques spéciaux a fait partie de notre processus de guérison », affirme Nermin. « Je crois fermement qu’avec les années, cela a contribué au bien-être émotionnel de mon fils. J’espère qu’ils vont poursuivre cette recherche et vont l’étendre aux familles de chaque athlète. Je suis certaine que vous allez constater les mêmes bienfaits chez les parents. Je sais quel impact cela a eu sur ma vie. »

 

Lire l'histoire de Fareed

Sandy Morrison

Olympiques spéciaux Nouvelle-Écosse

Au début de son adolescence, Sandy Morrison avait des difficultés à l’école et dans sa vie personnelle. « Avec mon handicap, c’était difficile à l’école et je me sentais très perdu et malheureux. J’avais un groupe d’amis qui n’étaient pas bien pour moi non plus. »

J’ai reçu un diagnostic de schizophrénie quand j’avais 15 ans.

« Après mon diagnostic, on m’a prescrit de nouveaux médicaments. Je m’auto-médicamentais aussi avec des drogues de rue. J’étais au plus bas. Je savais que j’avais un problème de dépendance, mais ça allait tellement plus loin que ça. J’avais besoin d’aide. »

Après avoir lutté contre la toxicomanie et des problèmes de santé mentale pendant deux ans, Sandy a commencé une désintoxication. Il avait 17 ans. Il a suivi un traitement de 2 années et a fièrement quitté le centre une fois sobre. Par contre, il n’avait aucune idée de ce qu’il allait faire ensuite. C’est à ce moment qu’un ami lui a dit de se joindre à l’équipe de piste d’Olympiques spéciaux dans laquelle il jouait.

« J’ai quitté le centre et je suis tout de suite devenu membre d’Olympiques spéciaux. J’ai rencontré un nouveau groupe d’amis qui ne consommaient pas et qui menaient une vie saine et active. C’était la distraction dont j’avais besoin et ça m’a donné un but à atteindre. Les membres de mon équipe et l’équipe d’entraînement m’ont accepté comme j’étais et j’ai commencé à m’ouvrir aux autres. »

« Olympiques spéciaux a changé ma vie. Ça m’a donné une routine et, plus important encore, un but. Pour la première fois dans ma vie, j’avais des objectifs et regardez-moi maintenant, je les ai atteints! »

En 1995, quatre ans après la première pratique d’Olympiques spéciaux, Sandy a participé à une compétition d’athlétisme aux Jeux mondiaux d’été d’Olympiques spéciaux à Hartford, au Connecticut. Il a remporté deux médailles d’argent pour le Canada. Maintenant, près de 30 ans plus tard, il participe chaque semaine aux pratiques d’Olympiques spéciaux avec ses équipes locales de softball balle lente et de hockey d’intérieur. En plus des activités sportives, Sandy a trois emplois et est fier de dire que sa santé mentale va mieux que jamais.

 

Lire l'histoire de Sandy

Carly Bryden

Olympiques spéciaux Ontario

Carly Bryden est une athlète d’Olympiques spéciaux depuis plus de 10 ans.

« J’ai un frère plus jeune et un frère plus vieux et ils sont tous les deux passionnés de sport. C’était donc évident que je devais moi aussi faire de la compétition. C’est pourquoi mes parents m’ont inscrite à Olympiques spéciaux. »

Avec le temps, Carly a fait du boccia, du football, du basketball, du baseball, de la gymnastique rythmique et de la natation. En plus de lui donner la chance de suivre ses frères et de partager l’amour de sa famille pour le sport, Olympiques spéciaux lui a permis de développer un réseau social dynamique qui a été d’une grande importance pour son développement et son bien-être émotionnel.

Quand la pandémie a mis sur pause la programmation en personne d’Olympiques spéciaux de Carly, cela a laissé un grand vide dans son réseau de soutien et sa routine quotidienne. Elle a participé à des activités virtuelles et a gardé contact avec ses amis et amies en ligne, mais ce n’était pas pareil. Après plus de deux ans sans sa routine quotidienne qui consistait à aller au travail et à Olympiques spéciaux, Carly n’arrive plus à communiquer verbalement.

« Son équipe médicale ne sait pas trop pourquoi Carly a perdu la capacité de parler, mais ils croient que l’anxiété des dernières années et la perte de sa routine pourraient en être la cause. Elle arrive quand même à communiquer avec nous en nous écrivant de longs textos, et nous en sommes heureux, mais elle n’arrive pas à trouver les mots à l’oral. Maintenant que les activités d’Olympiques spéciaux ont repris et qu’elle a recommencé à voir ses amis et amies, nous espérons qu’elle va retrouver la parole tôt ou tard », explique John, le père de Carly. Carly a maintenant repris ses activités avec Olympiques spéciaux et même si elle travaille encore pour redévelopper son langage, elle est ravie de retrouver ses amies et amis.

« Cette nouvelle étude démontre ce que nous savons déjà grâce à notre expérience vécue, c’est-à-dire qu’Olympique spéciaux a un impact direct, non seulement sur le bien-être physique, mais aussi mental et émotionnel de chaque athlète. »

 

Lire l'histoire de Carly

 

Impliquez-vous

DEVENEZ ATHLÈTE

DEVENEZ BÉNÉVOLE

 

Entrevue avec Dre Meghann Lloyd

Ontario Tech University

Qu’est-ce que cela signifie pour Olympiques spéciaux?

C’est une preuve tangible qui démontre les bienfaits de la participation à Olympiques spéciaux. Au cours des années, il y a eu de plus petites études qui ont fourni des données préliminaires sur l’impact d’Olympiques spéciaux, mais cette étude-ci est menée auprès de la population et est bien contrôlée. Elle démontre une réduction de 49 % des risques de dépression clinique chez les athlètes d’Olympiques spéciaux.

Cela pourrait vouloir dire que la participation à Olympiques spéciaux a un impact positif sur la santé mentale des jeunes adultes vivant avec une déficience intellectuelle ou développementale (DID).

Pourquoi cette étude est-elle importante?

Des interventions basées sur des données probantes, abordables, non pharmacologiques, accessibles et faisant la promotion de la santé sont nécessaires pour toutes les populations, mais particulièrement pour les personnes qui vivent avec une DID. Cette étude a démontré que la participation à Olympiques spéciaux, un programme communautaire peu coûteux assez courant, réduit les risques de dépression chez les jeunes adultes vivant avec une DID. Espérons que cela sensibilise la population à l’impact d’Olympiques spéciaux dans le domaine de la santé.

Quelles sont les prochaines étapes?

Nous examinons actuellement les options de financement pour faciliter l’analyse des données. Il y a encore une foule de questions à poser. Par exemple, nous pourrions nous pencher sur davantage de problèmes de santé comme les maladies cardiovasculaires. Nous aimerions aussi étudier différents groupes d’âge, les enfants et les adultes plus vieux par exemple. Idéalement, nous aimerions vraiment que ces données soient corroborées par d’autres équipes de recherche ailleurs dans le monde, ce qui augmenterait notre confiance dans nos résultats.

 

Lisez l'entrevue du Dre Meghann Lloyd

 

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