Ezekiel Liu, de Richmond Hill, a toujours aimé regarder la photo de lui à quatre ans dans laquelle il porte un costume d’athlète d’Équipe Canada et tient une fausse médaille des Jeux olympiques de 2010 à Vancouver.
La photo est bien en vue dans le salon familial depuis 10 ans; or, personne ne s’attendait à ce qu’Ezekiel, qui est autiste, devienne un athlète de compétition et possède un jour une vraie médaille – jusqu’à ce que la famille découvre le programme de patinage de vitesse d’Olympiques spéciaux.
Ezekiel, qui a maintenant 14 ans, a remporté ses premières médailles, deux médailles d’or et deux médailles d’argent, aux Jeux d’hiver d’Olympiques spéciaux Ontario à Sault Ste. Marie plus tôt cette année.
Il espère ajouter d’autres médailles à son lot aux Jeux d’hiver d’Olympiques spéciaux Canada 2020, qui auront lieu à Thunder Bay.
« Qui aurait pu croire que l’avenir lui réservait ça », confie sa mère, Fiona Goy. « Nous sommes très choyés. »
Il y a dix ans, un photographe a visité la classe de maternelle d’Ezekiel avec plusieurs costumes d’enfants pour une séance de photos. Ses parents avaient choisi le costume d’athlète, en pensant qu’il s’agissait du costume le plus approprié.
« Il n’était pas très fort en classe, alors il n’allait probablement pas devenir pompier, policier ou astronaute – mais il pouvait devenir athlète », explique Mme Goy.
L’année suivante, il a commencé des leçons de patinage.
« Il patinait très vite autour de la patinoire », raconte Mme Goy. « C’était évident qu’il aimait vraiment patiner. »
En 2013, ses parents l’ont inscrit à un programme de patinage de vitesse dans un club général de la région du Grand Toronto. Il était le seul athlète ayant une déficience intellectuelle.
« Nous ne l’avons pas inscrit au hockey, parce qu’il ne comprenait pas les stratégies de jeu. Quand nous avons découvert le patinage de vitesse, nous nous sommes dit que ce sport serait parfait pour un esprit autiste, car c’est répétitif, on tourne et on tourne et on tourne », souligne Mme Goy.
Même avec une lame plus longue, « c’était incroyable de voir la vitesse à laquelle il apprenait. »
Ses entraîneurs le surprenaient parfois à regarder son reflet dans la vitre et à se sourire.
« C’était l’enfant le plus heureux d’être sur la patinoire », ajoute Mme Goy.
En moins d’un an, il a participé à sa première compétition d’Olympiques spéciaux.
Ezekiel sortait de sa coquille à mesure qu’il progressait dans le sport.
« Il a toujours été un enfant renfermé dans son propre monde », dit Mme Goy. « Il n’interagissait pas avec les autres. »
Il a commencé à bavarder avec ses coéquipiers sur le banc ou dans le vestiaire, et aujourd’hui, il les encourage naturellement.
« Je leur dis : “Concentre-toi, continue, tu y es presque et tu peux le faire” », dit Ezekiel.
Il a également commencé à interagir avec ses camarades de classe à l’école. En effet, les enseignants ont remarqué qu’il se tient la tête plus haute et qu’il a plus confiance en lui.
« Olympiques spéciaux l’a aidé à se faire plus facilement des amis », confie Mme Goy. « On dirait qu’il a perfectionné ses aptitudes en tant qu’athlète d’Olympiques spéciaux, puis qu’il les a appliquées de manière générale à l’école. »
Ezekiel est maintenant en 9e année à l’école secondaire Bayview et aide à faire les annonces à l’interphone toutes les deux semaines. Il a également été récompensé dans sa collectivité pour ses réalisations sportives : il est lauréat du prix Celebrating Student Success 2019 du York Region District School Board et du prix Yes I Can! du Council for Exceptional Children (section locale 543 de la région de York).
À deux mois des Jeux nationaux, Ezekiel s’entraîne trois fois par semaine avec le Club de patinage de vitesse de Toronto et garde contact avec son entraîneur d’Olympiques spéciaux en remplissant ses carnets d’entraînement.
Il compte rentrer chez lui avec quelques médailles supplémentaires pour sa collection.