The 1968 Canadian floor hockey team standing for a photo with Harold Smith and Doreen Crystal
Harold Smith (à l’extrême droite) et Doreen Crystal avec l’équipe de hockey intérieur de la Beverley School.

C’est le regretté Harold Smith, éducateur spécialisé torontois, qui a introduit le hockey intérieur – sport d’hiver le plus populaire au Canada – dans le mouvement Olympiques spéciaux.

Au début des années 1960, Smith est à la recherche d’une façon de canaliser l’énergie de ses élèves de la Beverley School, 375 enfants des environs présentant une déficience intellectuelle. Joueur de hockey lui-même, il opte pour le hockey intérieur, le sport qui convient le mieux au gymnase aménagé dans le sous-sol de l’école, avec son plafond de huit pieds et les six colonnes qui traversent l’espace.

Smith et la professeure d’éducation physique Doreen Crystal commencent avec 40 élèves déjà sportifs. Ils leur enseignent les règles et explorent avec eux les notions de victoire et de défaite. Assez rapidement, les matchs du vendredi après-midi donnent naissance à une ligue de 100 élèves et plus, qui se serrent la main à la fin de chaque rencontre.

Frank Hayden – dont les recherches relatives aux effets du sport et de l’activité physique sur les personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle appuyèrent la fondation d’Olympiques spéciaux en 1968 – rapporte que Smith et Crystal l’ont ouvert au « monde de la déficience intellectuelle ». 

À son arrivée à la Beverley School, le chercheur est impressionné par l’équipe de hockey intérieur. Il n’a jamais travaillé auprès de personnes présentant une déficience intellectuelle, et à cette époque, on croit que seuls les sports individuels sont à la portée de celles-ci.

« [Le succès de la ligue] me démontrait leurs possibilités, dit Frank Hayden. Si on y arrivait avec le hockey intérieur, on y arriverait avec d’autres sports. »

Quand M. Hayden déménage aux États-Unis pour aider à organiser les premiers jeux d’Olympiques spéciaux au Soldier Field de Chicago, en 1968, il n’oublie pas la ligue de hockey intérieur de Harold Smith. Il invite ce dernier, Doreen Crystal et l’équipe de la Beverley School à participer à la compétition – seuls concurrents canadiens sur le millier d’athlètes présents.

Floor hockey players compete in the basement of the Beverley School
L’équipe de hockey intérieur de la Beverley School, en action dans le sous-sol de l’école.

« Plus que toute autre activité, le hockey intérieur a beaucoup fait pour démontrer les possibilités de nos athlètes », commente M. Hayden, en ajoutant que d’autres sports d’équipe ont vite emboîté le pas. « Harold, c’est l’homme qui a introduit le hockey intérieur à la Beverley School; c’est donc lui, en vérité, qui a introduit le hockey intérieur dans le mouvement Olympiques spéciaux. C’est le premier sport d’équipe qu’on y a pratiqué. C’est son héritage. »

Une fois le mouvement fondé aux États-Unis, Frank Hayden demande à Harold Smith et à Doreen Crystal d’animer des sessions d’initiation au sport. Smith a toujours entretenu d’excellentes relations avec les athlètes.

« Ce n’était pas qu’un programme récréatif […] il leur enseignait les techniques et il les entraînait comme une équipe devrait être entraînée, explique M. Hayden. Il les accueillait comme des élèves, pas comme des élèves handicapés. »

Harold Smith maintient son engagement quand le mouvement voit le jour au Canada; il entraînera jusqu’à sa mort, en 2013. Il avait demandé qu’au lieu de fleurs comme marque de sympathie, on fasse des dons à Olympiques spéciaux Ontario. 

« Il a été un bénévole absolu toute sa vie », déclare Jim Jordan, ancien directeur général d’Olympiques spéciaux Canada. 

Smith n’a jamais cherché de reconnaissance pour le rôle qu’il a joué dans les premiers jours du mouvement.

« Dans les faits, il dirigeait un programme d’Olympiques spéciaux… avant l’invention d’Olympiques spéciaux », rapporte M. Jordan à propos de la ligue de hockey intérieur des années 1960. « Dans son domaine, il était certainement en avance sur son temps. »

Harold Smith n’a jamais planifié que sa ligue de hockey intérieur du vendredi après-midi se transforme en un mouvement mondial; il s’impliquait pour le bien de ses élèves et de la collectivité.

« Il se souciait sincèrement de cette population, assure M. Jordan. Autrement, il n’aurait pas occupé cet emploi si longtemps et ne se serait pas engagé comme bénévole. »

Aidez Olympiques spéciaux à maintenir son impact pendant les 50 années à venir, en faisant un don aujourd’hui même.

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